Interview Shinya Drums magazine

Félicitations pour les 25 ans du groupe. DIR EN GREY n’a pas un genre musical spécifique et avance sur son propre chemin, comment pensez-vous que votre style de jeu en tant que batteur a changé?

Shinya: Ces dernières années je suis passé à un jeu de batterie plus doux et je suis devenu plus conscient du fait que je peux encore jouer de la batterie pendant quelques années en faisant le moins d’efforts physiques possible.

Il est important de ne pas trop solliciter le corps. D’un autre côté, y a-t-il quelque chose que vous avez toujours apprécié dans votre jeu de batterie depuis la formation du groupe?

Shinya: Un jeu qui charme.

En effet, votre jeu splendide semble incarner cette conscience. Ces dernières années, vous avez lancé « Shinya Channel » sur YouTube, où vous publiez régulièrement des vidéos présentant votre batterie, des reprises de chansons et d’autres projets de défi en dehors de la batterie. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour commencer ce projet?

Shinya: J’avais d’abord prévu de commencer à le faire en 2016, mais apparemment je ne pouvais pas le faire au sein du groupe, donc je l’ai fait uniquement en ligne pour les membres inscrits. Je l’ai commencé vraiment quand il y a eu le Covid. Je suis reconnaissant que de plus en plus de gens apprennent à connaître DIR grâce à YouTube.

Depuis 2017 vous êtes également actif dans le projet drum x piano vocal = SERAPH, y a-t-il une différence entre vos projets et le groupe?

Shinya: Mon état d’esprit en tant que batteur est probablement le même que pour DIR. Toutes les autres parties (de SERAPH) sont décidées par moi-même et Moa (chanteuse), donc je dirais que c’est facile et que c’est difficile, mais c’est une bonne expérience.

Vous avez dû être affecté par la situation avec le Covid, comment avez-vous abordé votre travail avec DIR EN GREY ces dernières années?

Shinya: Personnellement, rien n’a changé depuis le Covid. Ma façon de produire des chansons n’a pas non plus changé de façon particulière.

Vous avez continué à composer à distance comme vous le faisiez avant le Covid. Je voudrais vous poser des questions sur votre dernier album « PHALARIS », qui est votre première sortie en trois ans depuis votre dernier album. J’ai trouvé que cet album a une qualité mélodique qui vous ramène à vos racines, mais qui donne aussi un nouvel aspect du groupe. Quand avez-vous commencé la production?

Shinya: Nous avons commencé à travailler sur les chansons de l’album à l’époque du single « The World of Mercy », après la sortie du dernier album. A ce moment là nous n’avions pas encore de concept.

L’écriture des chansons avec les membres du groupe et l’échange de données était donc la même qu’avant. L’arrangement de la batterie a-t-il été fait dans votre studio à domicile, avec des phrases jouées et ajustées au fur et à mesure?

Shinya: En gros, comme avant, nous échangions des données en ligne plutôt qu’en face à face, mais les arrangements de batterie étaient soumis à un calendrier serré, alors au lieu de jouer réellement et d’y réfléchir, j’y pensais dans ma tête et je les créais sur mon ordinateur.

Alors vous avez construit les phrases dans votre tête. La batterie utilisée pour l’enregistrement était-elle une Pearl Crystal Beat? Quel type de caisse claire avez-vous utilisé?

Shinya: La Crystal Beat est un set-up pour les lives, j’utilise une Pearl Master’s Maple pour les enregistrements. La caisse claire est modifiée pour s’adapter à la chanson à partir de celle apportée par l’accordeur. J’ai utilisé des AK Drums Black Beauty Model (14″ x 5″), DW Collector’s Series Brass (14″ x 5.5″) et Stanton Moore Titanium Snare (14″ x 4.5″) de Dunnett.

Pour vous personnellement, aviez vous des thèmes ou des concepts en réalisant cet album?

Shinya: J’ai essayé de faire quelque chose de simple, mais lorsqu’il a fallu faire l’arrangement ça ne s’est pas adapté à la simplicité, si bien que c’est plus complexe que jamais.

Je vois. « Schadenfreude » d’une durée de 10 minutes, comporte de nombreux développements de la batterie, en commençant par un rythme puissant avec les toms au début, suivi d’une section avec uniquement des charlestons fermés pour un effet délicat, puis d’un jeu agressif avec une sensation rapide à deux temps. Comment l’avez-vous développée?

Shinya: La chanson n’était pas longue à l’origine, mais elle s’est allongée dans la seconde moitié de la production de l’album. Comme la chanson était longue, j’ai créé un phrasé pour ne pas me lasser, par exemple en changeant légèrement la même structure de la première à la deuxième session.

« Oboro » est une ballade mélodieuse avec un rythme tribal dans la batterie et un motif rythmique qui entrelace efficacement des magnifiques cymbales, donnant à la chanson un effet dramatique. Comment avez-vous procédé pour construire le phrasé?

Shinya: Le refrain a un rythme simple, donc la partie mélodique A est une phrase que je n’ai pas fait très souvent. Il n’y a que dans la mélodie A, qui vient dans la dernière partie, que j’ai inclus une phrase ride et splash.

« The Perfume of Sins » est une chanson avec des sections lentes et rapides distinctes, avec un rythme rapide impressionnant, teinté de métal. Comment faites-vous pour passer d’une section à l’autre?

Shinya: La partie rapide de cette chanson est la plus rapide de toutes, alors quand cette partie arrive, j’essaie d’être moins agressif et de me détendre dans le « néant / rien ». Une fois cette section terminée, j’essaie alors de jouer de manière plus agressive.

« 13 » est une chanson avec un son de groupe grandiose et épais qui inclut également des instruments de registre supérieur tels que des claviers, et chaque partie joue à l’unisson avec un sentiment d’unité. À quoi faites-vous attention lorsque vous jouez en direct?

Shinya: Le chant passe à merveille, mais la batterie est très compliquée, comme l’emplacement des accents. Il y a beaucoup de phrases qui vont avec la guitare, donc j’essaie de beaucoup écouter la guitare lors des concerts.

Pour « Utsutsu, bouga wo kurau » le ton mélodique et les rythmes polyrythmiques qui constituent la partie principale de la chanson sont impressionnants. Il s’agit d’une approche complexe de la batterie, avec des « kime » [je sais pas ce que c’est] ici et là.

Shinya: Cette chanson était celle avec le plus de « kime » [je sais toujours pas ce que c’est] et la plus complexe de l’album. Je n’ai pas pu quitter la partition des yeux une seconde pendant l’enregistrement.

« Eddie » est un morceau rapide avec des hard tune. La chanson commence avec la batterie, comment avez-vous trouvé le phrasé de l’intro?

Shinya: À l’origine, cette chanson n’avait pas une impression aussi intense, mais au fur et à mesure que nous l’avons arrangée, le tempo a augmenté et la chanson est devenue plus hardcore. Et il y a eu une suggestion d’inclure une intro de type solo de batterie, donc j’en ai fait une.

La sombre « Otogi » est une autre chanson qui utilise les toms et le gold mono pour créer le monde de la chanson, avec un beat impressionnant au début par exemple. Dans quelle mesure reconnaissez vous l’équilibre entre les toms et les cymbales dans le phrasé?

Shinya: Ma batterie est installée avec un ride juste au-dessus du sol, alors j’ai visualisé cela dans ma tête en pensant aux phrases.

« Kamui », qui clôt l’album de façon spectaculaire a une approche simple et solide avec un rythme mené par la caisse claire et la grosse caisse qui semble accompagner la chanson. Qu’est-ce que vous considérez comme important pour donner vie à la chanson?

Shinya: Quand je travaille sur un arrangement de batterie, le chant est déjà dans la chanson, donc j’essaie essentiellement de faire la batterie avec le chant en tête en mettant des phrases qui correspondent au chant, ou des phrases qui comblent les lacunes entre le chant et la chanson.

Quelle chanson dans les arrangements et l’enregistrement de cet album a été particulièrement mémorable pour vous?

Shinya: Bien sûr « Schadenfreude » était complexe, la partition comportait 14 pages malgré sa brièveté et exigeait beaucoup de concentration.

La tournée de l’album a commencé en juin, comment vous sentez-vous à l’idée de jouer les chansons de cet album en live et comment le public a-t-il réagi?

Shinya: Même si les trois premiers concerts ont eu lieu avant la sortie de l’album, nous avons reçu des réactions positives. Depuis la sortie de l’album, je peux dire qu’ils sont très excités par « The Perfume of Sins ».

La façon dont vous frappez la caisse claire avec votre main gauche tenue en hauteur et votre travail sur les cymbales sont également très tape à l’œil, et votre façon de jouer de la batterie semble incarner le « jeu de batterie qui charme ». Comment avez-vous acquis un style aussi axé sur la performance?

Shinya: À chaque fois je regarde la vidéo du live, je la regarde objectivement et la corrige, puis je répète le processus.

La répétition de ce processus se développe et conduit à votre jeu cool, tape à l’œil et passionné. Enfin, qu’est-ce qui vous motive à continuer à améliorer votre jeu de batterie?

Shinya: Le fait que DIR continue et qu’il y ait des fans qui viennent nous voir.

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