Interview Kyo GREED part4

Dans de nombreux cas les activités à l’étranger deviennent un tournant à la fois dans un bon et un mauvais sens. Ceci ne s’applique pas seulement à  DIR EN GREY et si l’on regarde de manière historique, il a eu beaucoup de groupes qui ont  traité avec la vie de tout les jours sur une tournée mondiale et il y a aussi des règles pratiques, ce qui a été confirmé par ces membres de groupes qui ont été à l’étranger. 
Kyo n’avait aucun intérêt dans ce qui est appelé la « promotion à l’étranger » [海外進出: l’avancée des exports japonais sur le marché étranger]. Bien sur, on ne peut le comprendre qu’après l’avoir expérimenté, mais en ce qui concerne cette question, il en parle seulement de manière négative. Pourtant, si l’on regarde de plus près, ce qui apparaît comme un problème peut en fait être quelque chose d’extrêmement important pour les artistes. Par ailleurs, on pourrait aussi dire que [DIR EN GREY], tandis qu’ils se démarquent les uns des autres, comme un groupe/comme le tout DIR EN GREY – qui aurait pu aussi être vu comme une limitation constante -, veulent montrer des sentiments purs.

I: Pour commencer, pourquoi n’aimez vous pas aller à l’étranger ?

K: Je ne suis pas du tout intéressé par les cultures étrangères, de telles choses. Je n’ai pas vraiment d’intérêt pour leur histoire et les caractères des peuples. Il y a des groupes que j’aime bien, mais je ne ressens pas un fort besoin de les rencontrer, ou en fait de faire un travail en collaboration avec eux, vous voyez. Même des choses comme la façon normale de manger là bas ne s’accorde pas avec moi, le caractère des gens non plus. C’est mauvais de le dire si [crûment], puisqu’il y a en fait aussi beaucoup de gentilles personnes. N’est ce pas les Japonais qui tiennent leur langue ? Pourtant il semble qu’il y ait beaucoup de gens [à l’étranger] qui pensent qu’ils sont le centre de l’univers, genre “Je suis le meilleur”. Je ne supporte pas de telles personnes. Mais je suis le seul du groupe à dire qu’il n’aime pas aller à l’étranger, vous voyez. Tout les autres ont l’air d’avoir chacun quelque chose qui les attire. Quand nous avons eu l’opportunité de jouer à l’étranger, nous avons discuté [la question], mais [finalement] j’ai perdu face à l’enthousiasme des autres membres et l’agent étranger… C’était comme “Si vous insistez, je vais (endurer ça un peu plus longtemps et aller à l’étranger)”, vous savez. Je comprend que c’est un plus pour DIR EN GREY si nous faisons cette tournée avec ce groupe. C’est un conflit  en moi. Il serait facile de dire “No !” [en anglais dans le texte]. On me demande souvent si cela m’a apporté quelque chose d’aller à l’étranger, mais pour moi il n’y a rien. Il doit tout de même y avoir quelque chose, quelque part… Cependant, c’était seulement fatiguant. 
À l’étranger nous avons souvent de nombreux shows en une semaine, mais concernant la structure de la gorge, les Japonais et les étrangers sont différent. Les cordes vocales des étrangers sont plus grosses [?]. Même si un petit quelque chose arrive, cela ne les concerne pas. Pour dire les choses crûment, c’est un désavantage pour moi/nous si nous tournons avec eux. Mais je ne veux pas me plaindre de ça puisqu’à la fin, faire un grand nombre [de shows] est en fait un fardeau tout aussi lourd sur ma gorge. Il est entendu que je dois aussi faire attention à ma gorge. Donc il y a seulement des choses que je n’ai pas aimé, vous voyez. 

I: Vous êtes en conflit avec vous même mais en tant que membre du groupe  vous ressentez aussi des responsabilités. II semble que vous soyez coincé entre deux issues.

K: Bien, si c’était le cas que je veuille aller en Amérique, que je veuille avoir du succès là bas, je ne le dirais pas. Je pense qu’on ne peux rien y faire de toute façons. Puisqu’il n’y rien de particulier que je veux faire [à l’étranger], il y a des moments où je me demande soudainement : “Qu’est ce que c’est qu’ici ?” [« Qu’est ce que je fais ici ? »]

I: Vous voulez dire comme “Qu’est ce que je suis en train de faire ?” 

K: Oui. C’est pourquoi ce n’était pas marrant du tout. J’étais aussi perdu dans des pensées vaines pendant de nombreuses heures. C’est l’enfer… je ne voulais pas aller faire des achats et je ne suis quasiment jamais sorti. Pendant la tournée d’avant (fin 2011) je n’ai quitté le tour bus en privé [tout seul] qu’environ deux fois, mis à part pour les lives. J’étais tout le temps couché sur le lit, à regarder le plafond (rire). Comme c’était trop douloureux, j’ai acheté un appareil photo dans l’espoir que celui ci me distrairait, je l’ai pris avec moi… Vous voyez, de nombreuses choses ont éclatées de manières inattendue à ce moment, donc finalement je pense que c’était une bonne chose que j’aille à l’étranger. Cela m’a pris du temps, vraiment beaucoup de temps. 

I: Je comprend votre point de vue et le fait que vous ayez vécu les performances à l’étranger de manière plus négative que positive, mais [à travers cela] vos performances au Japon sont aussi devenu plus énergique, pas vrai ?

K: C’est pourquoi je pense que ça serait bien que les gens viennent au Japon si ils veulent nous voir, vous savez. Quand nous avons décidé de faire des concerts à l’étranger, nous nous sommes demandé comment ça sera et donc nous avons essayé. Mais si l’on va [à l’étranger] encore et encore, ne réalise t’on de nombreuses [nouvelles] choses ? Nous avons aussi fait des apparitions dans de grands festivals et bien que c’était sympa, je me suis demandé pourquoi je faisais ça [dans quel but]. Je pense, qu’ensuite j’ai ressenti quelque chose, mais c’est un sentiment que j’ai rapidement oublié, encore. Il n’y a presque rien qui est gravé profondément dans ma mémoire, vous savez. 

I: Y a t’il un live au Japon qui a laissé une forte impression sur vous ?

K: Eh bien… Le live où j’ai endommagé mon oreille, les lives qui se sont passés dans de petits live houses; en fait ces lives sont restés dans ma mémoire comme ceux auxquels certains troubles ont eu lieu. Un live que je pense bon était le dernier live d’UROBOROS, au Budôkan, il me semble. 

 
I: En parlant de problèmes, j’ai l’impression que vous en avez eu beaucoup à l’étranger.

K: C’est surtout de petits ennuis. C’est normal.

I: Y a t’il eu des situations où vous avez été embarrassé  ?

K: Jour après jour il y avait des confusions. Il y avait simplement des moments où je pensais « Je n’y crois pas ». J’étais si choqué que ça m’a fait rire. À un moment pendant la tournée, moi et Toshiya sommes allés à l’hôtel pour prendre une douche et pendant que nous attendions la voiture qui venait nous chercher, un étranger est rentré dans notre chambre, en disant quelque chose comme « C’est ma chambre ». Finalement c’était une erreur de l’hôtel, mais on n’imagine pas que quelque chose comme ça peut arriver, pas vrai ? Ce type était bourré et bien qu’il soit parti, en disant quelque chose comme « Je suis désolé », qu’aurais-je fais si j’avais été seul dans la chambre, sans téléphone portable, et ce type très costaud aurait voulu me frapper puisqu’il était bourré ? (rire). Vous voyez, seulement des événements comme ça laisse de fortes impressions sur moi. Les lives en eux mêmes étaient bons, mais ils ne se sont pas gravés dans ma mémoire du tout. 

I: Mais si c’est comme vous le dites, vous n’avez pas pu mettre votre esprit au repos.

K: Non, je ne pouvais honnêtement pas. Je dois aussi garder mon corps en bonne forme et donc je quitte difficilement l’hôtel, même lors de tournée japonaise. Bien que ma façon d’agir pendant les tournées ne change pas à l’étranger, en réalité tourner au Japon est mieux. L’eau chaude sort bien de la douche, la sécurité publique est aussi bonne et la nourriture est délicieuse. Et vous savez, le staff à l’étranger est impossible/ ridicule. Bien que nous avons demandé “S’il vous plaît augmentez le volume des guitares”, le [volume] de la basse augmentait. Soudainement il [l’ingénieur du son] criait « Je ne sais pas ! », levait ses bras en l’air – juste comme vous pouvez souvent le voir dans les films – et sortait, en prenant son hamburger avec lui. C’est arrivé pendant les répétitions (sourire désabusé). 

Merci beaucoup à Grey!